Carte postale d’Afrique – 2009

Ne jamais se satisfaire de ses dernières expériences peut avoir quelque chose à voir avec la nature humaine. Si l’an dernier nous pensions que grimper 4,215 mètres était difficile, je me demande bien par quel processus alambiqué on a pu croire que l’ascension du Kilimandjaro était réaliste.

 

L’entraînement a commencé tôt en janvier et s’est intensifié au printemps (René n’a pas trop bien compris pourquoi il fallait s’inscrire pour courir un demi marathon).

 

Si la préparation a demandé un entraînement intense, il a aussi fallu préparer Julie pour LA coupe de cheveux. Julie s’occupe de mes cheveux depuis mille ans, et je ne comprends pas que je puisse la surprendre encore.

 

Petit arrêt à Londres où on a vu nos copines qui ont fait le Pérou avec nous l’an dernier… on a assemblé un bateau et mangé un fish & chips (+ bière) sur le bord de la Tamise – comme quoi la vie nous réserve plein de cadeaux.

 

Premier regard sur le Kili… des airs… impressionnant. À partir de notre hôtel à Moshi on a une vue sur la montagne.

 

Jours 1 et 2

Le départ – voici l’itinéraire – les 3 premiers camps représentent une étape, tandis qu’à partir de Kibo, l’ascension jusqu’au sommet se fera de nuit. Nous avons franchi les étapes un peu plus lentement que les temps indiqués, sauf le dernier bout, où on a rejoint le sommet en moins de 6.5 heures de Kibo au sommet du mont Uhuru. Le rythme était « pole-pole » qui veut dire très lentement en Swahili.

 

Et notre guide… Frankie.

 

Chic restos en montagne… Nous serons 5 marcheurs tout au long de l’ascension, en plus de l’équipe de guide, cuisiniers et ceux qui transportaient tout le matériel.

 

Le sentier est désertique et extrêmement poussiéreux. Le premier jour, nous avons traversé une forêt pluviale, et n’avons essuyé aucune goutte d’eau.

 

Le camp Morombo à 3.720M,  nous avons dormi le deuxième et quatrième soir à cette altitude. Shabani, l’assistant-guide nous a conduit tout au long du trajet, sauf le dernier soir où notre guide a pris son rôle très au sérieux. Sur certaines photos,  on peut déjà apercevoir le sommet – encore un bon bout à faire.

 

Ceux qui reviennent du sommet et sont couverts de poussière. Rendu là, il y a une paie que nous n’avions pas vu de douche. Ou s’il y en avait, elles ne nous faisaient pas envie.

 

jambo, jambo !!

 

En swahili, bonjour se dit « jambo » et les gens disent « jambo-jambo », ce qui est très chantant.  Toutes les personnes et tous les  groupe rencontrés, quelle que soit leur nationalité, clamaient joyeusement des « jambo-jambo ». J’ai un souvenir très cuisant d’un échange de « jambo-jambo » austère: des Africains redescendaient un des leurs sur une civière.

 

En chemin pour Kibo, ça devient de plus en plus froid, et la fatigue nous gagne. Rendu au camp Kibo, on peut voir le chemin qui mène au sommet.

 

Le 3ème jour

 

Le 3ème jour, nous avons rejoint le camp Kibo à 4,700M. Nous avons dormi quelques heures, on nous a réveillé pour souper vers les 5 heures. Puis on a encore tenté de dormir. On nous a réveillé à 11 PM de  manière à être prêt à partir autour de minuit.

 

La nuit était extrêmement claire – je n’avais jamais vu autant d’étoiles dans le ciel. Plusieurs groupes tentaient l’ascension ce soir-là – Frankie nous a fortement recommandé de ne pas regarder en haut. Si on regardait en haut, on voyait les autres groupes partis un peu avant nous, progressant sur la montagne qui semblait n’avoir pas de fin. Aussi haut que nos regards pouvaient se poser, on voyait les alignements des lampes frontales des gens qui nous précédaient, ce qui était somme toutes décourageant.

 

L’ascension finale a duré quelque chose comme 5 heures jusqu’au point Gilman (5,685M) dans la complète noirceur. Il faisait très froid (-12˚C) et mes doigts ne se sont pas encore revenus d’une légère engelure. À partir du point Gilman, il nous a fallu un autre 1.5 heures pour grimper les 205 mètres qui nous séparaient du plus haut sommet d’Afrique. Quand on est arrivé enfin, les nuages envahissaient la montagne. Il n’y avait plus rien à voir d’en haut. Nous sommes restés seulement quelques minutes, et sommes redescendus.

 

La photo au point Gillman a été prise au retour, car Frankie ne voulait pas arrêter ne serait-ce qu’une minute pour une photo à l’aller.   De toute la nuit, nous n’avons pas eu plus de 3-4 pauses de 2 minutes.

 

Au retour, nous avons pu enfin voir ce que nous avions escaladé. Il nous a fallu environ 2 heures pour revenir au camp. Je pense qu’alors nous avons tous bien dormi pendant quelques heures. Le sommeil avait été difficile en montée, parce qu’on était plusieurs à dormir dans la même pièce, l’altitude, les anticipations, la poussière qui a commencé à me faire tousser tôt en montée, toux qui n’a fait qu’amplifier, et bien sûr, j’ai ronflé d’être autant congestionnée. Aussi, à Morombo, on a dormi 2 soirs dans le même camp, avec la même souris.

 

Après cet effort, nous avons eu une journée de répit avant le safari. Le transfert de Moshi à Arusha, faire laver nos vêtements (un « must ») et végéter en tuant quelques Kili (bière Kilimanjaro) a occupé la majeure partie de la journée. Si jamais vous passez par la Tanzanie, entre toutes les bières locales que nous avons goûtées,  la Kilimanjaro est de loin la meilleure.

 

Le parc national du lac Manyara est très vert comparé à tout ce qu’on a pu voir aux alentours. On a eu beau chercher, nous n’avons pas vu de lions grimpant les arbres. Par contre, on a croisé plein de girafes, éléphants et hippos.  Les hippos sont les animaux les plus ennuyeux de la planète. La jeep était confortable (et les gars s’étaient rasés).

 

Ma plus grande surprise: un arbre à saucisses. Les saucisses seraient pleines de graines que les animaux ne prisent pas.

 

Évidement, la vie sauvage impressionne. Le parc du Serengeti est une réserve protégée et les véhicules ne peuvent pas sortir des sentiers qui leur sont destinés. Les animaux ne sont pas effrayés par les jeeps. Par contre, sur un film on voir une famille de singes, on entend le bruit des jeeps tout autour, et tout à coup, quelqu’un éternue dans la jeep, les bébés singes deviennent alors très agités et se précipitent dans les bras de leur mère. Ils peuvent supporter le jeep, mais un éternuement d’humain, ça ils connaissent pas.

 

Cratère du Ngorongoro

 

Les animaux venaient très près de nos tentes. On a pris en photo 2 éléphants buvant au réservoir se passe en plein milieu du campement.

 

Dans le parc du Serengeti, une nuit, on a entendu une hyène.

 

Puis, Zanzibar

 

Notre hôtel – assez chic, mais pas de Kili dans le coin. À Zanzibar, les établissements commerciaux prennent la teinte de la religion de leurs propriétaires. Ainsi, notre hôtel n’offrait pas d’alcool.

 

Mais de l’autre coté de la rue, au Africa House, on a trouvé plein de Kili, vin et même une mixture de fruits à fumer  « spécial Zanzibar ».

 

Excursion à Stone Town

 

Nous passons devant la maison où Freddy Mercury  aurait vécu jusqu’à l’âge de 9 ans.

 

Visite au marché de Stone Town C’était impressionnant de voir les fruits, légumes, poissons tous parfaitement alignés.

 

Zanzibar a été un important marché d’esclaves jusqu’à son abolition en 1873. Les esclaves passaient plusieurs jours dans les cellules avant de faire l’objet d’une évaluation pour déterminer leur valeur marchande. L’actuelle église catholique a été érigée à l’emplacement du marché des esclaves.

 

Visite à l’île de la prison

 

Vers la fin du 19ème siècle, pour une période d’environ 10 ans, une prison a été maintenue sur une île près des côtes de Zanzibar. On y a rencontré de sympathiques tortues de terre. La prison elle-même est très petite et ne suscite pas l’attention. Il y a aussi un hôtel accueillant où personne ne va, puisqu’il n’y a personne à qui parler sauf les tortues.

 

Visite d’une plantation d’épices

 

On a eu l’occasion de visiter une plantation de fruits et épices qui s’est terminée avec une dégustation de fruits et thé. Au tout début de la visite, parce que je suis une fille, on m’a fabriqué un mignon petit panier qui a servi a ramasser les déchets de tout le monde pendant toute la visite.

 

On a goûté un grain de poivre vert frais cueilli (ouf – très fort), et plein d ‘autres épices. On a bu du jus de noix de coco directement de la coquille, ce qui était délicieux, et avons tous été coiffé d’un chapeau fait main.

 

Pour finir le voyage, on a passé les 2 derniers jours sur les plages de Kendwa au nord de l’île.

 

Voici une vue aérienne sur le mont Kilimandjaro. Nous revenions alors de Zanzibar, et la montagne ne nous faisait plus peur.